Nous avons alors découvert la côte nord de Majorque à l’occasion d’une des premières fenêtres météo favorables de la saison. Ce n’est pas pour rien que la magnifique chaîne montagneuse qui longe toute cette côte s’appelle “Tramontana”.
Ci-contre : Les calas de la côte nord offrent des eaux incroyables !
Maintenant que la température de l’eau dépasse les 25 degrés, Raquel peut enfin se baigner!
La Tramontana, qui culmine à 1445m et plonge à pic dans la mer, nous offre un paysage splendide avec des canyons comme Sa Calobra, des plages comme Cala Tuent aux eaux turquoise. La seule agglomération de la zone, qui abrite du vent du nord, est le port de Sòller qui fut longtemps coupé du reste de l’île, jusqu’à ce que le tunnel fut construit.
Ci-contre : Face à la Tramontana.
La côte nord de Majorque
En conséquence de cette géologie, la baie de Sòller connait régulièrement des vents catabatiques sinon orageux qui font la réputation du mouillage. C’est toujours une expérience de sortir d’un sommeil paisible à 3h du matin pour démarrer le moteur et lutter contre des bourrasques de 30 nœuds.
Malheur à ceux qui par optimisme ou inconscience ont mouillé trop peu de chaines !
Malheur à ceux qui ont mouillés dans la sacrée posidonie !
Malheur à ceux qui ont mal enroulé leur voile qui alors claque dans l’air chaud que rien n’arrête !
Quand le vent monte en quelques secondes, tous participent à la danse des bateaux dont l’ancre chasse et manquent, qui de s’échouer sur la plage, qui de se rentrer dedans en hurlant dans toutes les langues !
Quand comme moi on s’est mangé un rocher dans un orage l’année d’avant, on mouille dans le sable, on met beaucoup de chaînes, le bimini est rangé au coucher du soleil, les voiles sont bien ferlées et la clé est sur le contact, prête à être tournée. Un rocher oui, un second jamais !
Plus au sud de Sòller, nous passons la nuit à Sa Foradada, une irrégularité dans la côte connue pour son rocher percé. Là, en surplomb du mouillage, un restaurant offre une vue imprenable sur la partie sud de la côte et une paella excellente pour un prix cher mais justifié : l’accès y est très compliqué !
Fort heureux de notre séjour, nous levons l’ancre : des orages sont prévus dans le secteur et un vent favorable nous permettra de traverser vers Ibiza. La traversée se fait de nuit, la houle est de travers et d’un peu plus d’un mètre. Pauvre Raquel !
Ibiza – Formentera
Ibiza. Je n’y avais jamais été à l’exception d’un mouillage au sud sans grand intérêt l’an passé. Nous avons atterri au nord de l’île où nous avons retrouvé des amis que j’avais rencontrés pendant le premier confinement au port de Kernevel à Lorient : eux vivent sur leur voilier Lady L. La dernière fois que nous nous étions vus, c’était à l’île d’Yeu en 2020 !
Ibiza est une île assez atypique. D’un côté on y trouve son aspect sauvage avec des calas spectaculaires sur la côte et de petits villages au milieu de prairies paisibles. Raquel a l’excellente idée de louer un scooter à la journée, c’est ainsi que nous visitons les terres. C’est facile et accessible ! De l’autre côté, on croise dans les villes des gens drogués en pleine journée. Les jet skis fusent dans tous les sens et certains yachts n’ont aucun respect quant au niveau sonore.
Les portes de Stonehenge à Ibiza
Soirée tranquille à Cala Codolar à Ibiza
Ci-contre : sortie en scooter à Ibiza
Trois mois de progrès
Notre périple estival touche à sa fin et nous avons traversons pour laisser Øya se reposer au port de Valence.
Raquel s’est parfaitement accoutumée à la vie à bord malgré l’étroitesse et le manque de confort d’Øya. Nous souhaitons bien poursuivre notre sillage vers de nouveaux horizons en dehors de la Méditerranée, si possible avec un bateau plus adapté !
On verra si les banquiers acceptent de m’endetter pour quelques années !
Un récit bien intéressant et instructif, toujours avec cet humour qui te caractérise ! Vivement la suite ! 😊