Nous y voici ! Dans le dernier article, je parlais de l’année passée, maintenant il s’agit de vous raconter comment ce sont passées ces dernières semaines à bord d’Øya pour Raquel et moi-même.

3 mois de silence sur le blog et 7 mois pour ma chaîne YouTube. C’est sans doute trop, mais pas synonyme de procrastination. Ce ne sont vraiment pas les occupations qui manquent à bord quand on navigue tout en travaillant !

Le choc

Hé oui, la mer n’épargne personne. Nous larguons les amarres comme prévu le 27 avril, la peinture n’est pas tout à fait sèche et il reste quelques meubles à construire, rien que ça. De toute façon on n’a plus le choix : il est 21h30, nuit noire évidemment, et notre place de port est bookée à partir de minuit. C’est la dernier deadline que nous a accordé le port.

Raquel semble heureuse. Nous passons la grande digue qui protège Palma de Majorque de la houle hivernale et Øya commence à s’animer pour la première fois depuis des mois. 50 cm de houle, c’est peu, mais au moteur le bateau roule. Nous mouillons en face du port, devant la magnifique cathédrale Sainte-Marie, en partie restaurée et reconfigurée par Gaudi. Nous sommes exténués par notre dernière journée de préparation.

Raquel ne dit rien, c’est bien la preuve qu’elle est malade !

Le lendemain, nous rejoignons un joli mouillage à Portals Vells, une petite crique sympa qui en ce milieu de printemps paraît être l’endroit parfait pour passer la nuit. Pas de bol, une brise de terre se lève et Øya se met à osciller, face à la houle entrant dans le mouillage. Moi je dors bien, mais elle ne ferme pas l’œil de la nuit. Nous prenons le petit déjeuner sur la roche qui constitue la côte, devant Øya dont l’étrave plonge dans le creux des vagues puis se lève jusqu’à nous montrer le début de sa quille avant de recommencer. Mauvais chef de bord que je suis… Ce mouillage est maudit : s’il tanguait cette fois, il roulait l’an dernier, lors de notre second rencard!

Nous levons l’ancre et traversons la baie de Palma pour rejoindre le ravissant mouillage de Cala Pi, où enfin l’eau s’aplatit et devient bleu cristalline.

Raquel reprend des couleurs : elle revit!

Cala en Borgit à Majorque, vue du ciel

J’ai un drone

Passionné par tout ce qui n’est pas sur la terre ferme depuis toujours, je n‘ai pas résisté à la tentation du drone.

J’ai découvert les joies du drone comme vous pouvez le voir, ces images sont fort sympathiques, jusqu’au moment où j’ai été obligé de monter dans un arbre pour récupérer ce fichu ordinateur volant ultra polluant! L’arbre était penché au-dessus de la roche qui surplombe l’eau de Cala Mitjana (Majorque), à environ 12m de hauteur. Je le sais car nous avons tenté pendant de longues heures de faire tomber le fichu drone en secouant le pin avec un bout (une corde) dont je connais bien la longueur. C’est finalement en demandant gentiment au jardinier de la propriété d’une famille dont la richesse repose sur l’extraction minière, que j’ai pu grimper là-haut grâce à l’échelle qu’il a bien voulu nous prêter.

Cap sur Minorque

Notre itinéraire est assez simple : nous avons contourné Majorque par le sud pour rejoindre Minorque. La météo a été à la fois contraignante et clémente.

Nous esquivons du mauvais temps en restant quelques nuits aux ports de la Colonia de Sant Jordi, puis Porto Cristo. Ensuite, direction Minorque ! La traversée commence au moteur avant que le vent ne se décide à nous venir en aide. Nous avons même terminé sous spinnaker pour atteindre la côte nord de Minorque à la tombée de la nuit.

Ci-contre : Arrivée à Minorque sous spi !

 

 

Madeleine de Proust et merde à Honda

J’ai passé un mois et demi à Minorque l’an dernier, et je n’étais pas allé au nord de l’île.
Cette fois-ci, nous avons eu la fenêtre parfaite, ce fut l’été pendant le printemps !

D’abord Cala Morells, une magnifique crique surplombée de magnifiques villas blanches, puis Cala Algaiarens où j’ai pu remettre à sa place un couple d’Allemands malpolis. Moi sur mon petit voilier à deux balles, eux sur leur grosse vedette avec garage à annexe.

Je redécouvre cette côte sauvage aux roches grises, jaunes, rouge parsemée d’une végétation encore verte des pluies du printemps. Tout au long de la côte, j’ai des souvenirs lointains qui me reviennent. La madeleine de Proust m’avait frappé sur la côte sud, et il en est de même sur la côte nord.

Cala Morells

Ici et là je revois le Quartz, le bateau de mes parents, son annexe noire brûlante en plein soleil qui sent le caoutchouc et l’essence. On faisait du snorkeling à Cala Pregonda avec les Dreiski.

Je tente de pêcher, en vain. Je réduis mon ambition et essaye simplement d’approcher des poissons, et j’aperçois deux dorades au loin qui partent en se moquant de moi. Aujourd’hui encore, Raquel attend son poisson à cuisiner…

Les pâtes font l’affaire.

Nous atteignons Mahon et restons quatre nuits arrimés à un ponton flottant le temps d’esquiver un coup de mistral.

Petite balade à Algaiarens

J’en profite pour contacter Honda et leur donner en révision mon moteur d’annexe, comme ça les choses seront bien faites et on aura optimisé le temps passé sur place. Le destin en décidera autrement, mais ces détails sont abordés dans cet article.

Mahon est une ville dont l’histoire a l’air assez particulière. Elle est située au fond d’un fjord, ce qui permet d’abriter toute une flotte navale. Ce qui expliquerait notamment pourquoi les Anglais ont pris possession de Minoque. Intrigués, nous inscrivons pour une visite guidée histoire d’en savoir un peu plus.

Après un rapide passage aux sanitaires situés à pas moins de 1,5 km du ponton flottant, le moteur qui sort tout juste de révision ne redémarre pas, on est vendredi soir, il faut ramer et annuler la visite guidée… Cette fois-ci, je répare moi-même.

Nous quittons Mahon, rencontrons de charmants voisins de mouillage, je pêche non pas un poisson mais un drone qu’un autre compère a perdu dans la mer et nous repartons pour la côte sud.

Le temps presse, le mauvais temps s’installe, nous ne trainons donc pas pour atteindre Ciutadella où la mère de Raquel nous a rejoints pour le week-end.

Le moteur d’annexe retombe en panne, je répare à nouveau…

 

Ma meilleure pêche de Minorque

Quoi qu’il en soit : Raquel va mieux !