Ça y est ! Nous y sommes parvenus, j’ai le plaisir de vous annoncer la venue de notre nouveau compagnon de route, maison et bureau à plein temps, notre nouveau merveilleux voilier:

MENYR, un Oceanis 423 de 2003

Comment changer de voilier quand on vit et travail à bord?Tel est le sujet de cet article: nous venons d’en faire l’expérience, et voici notre témoignage sur ce parcourt du combattant.

Tout commence par un “non” !

Passage du cap Sant Antoni en direction de Cartagena. Ma dernière navigation en solitaire avec Øya.

Vous vous rappelez peut-être des difficultés que j’avais exprimé dans mon dernier article, quand à vivre à bord et travailler à deux dans Øya. Øya, notre précédent voilier était entre autres trop petite pour nous deux. Malgré avoir passé une sympathique saison 2022 à son bord, nous avons décidé d’en changer dès les trois premières semaines qui suivirent le début de saison.

C’est alors en Août 2022 que nous avons laissé Øya au port de Valencia Mar pendant que j’allais rencontrer les banques pour demander un crédit. Si jamais nous avions un accord, nous pourrions alors changer pour un voilier plus adapté dès l’automne ou l’hivers. Valencia était un choix stratégique pour que nous puissions ramener Øya sur la côte française rapidement, la mettre en vente rechercher immédiatement son successeur.

Le pouvoir de dire « non »

“Non”, telle a bien sûr été la réponse des 5 banques et banques assurances que j’ai contacté, malgré mes “super revenus” des deux dernières années. Comme micro entrepreneur, il faut avoir fait ses preuves pendant trois ans pour que ces organisations veulent bien nous endetter pour une décennie, c’est bien compréhensible.

Après tout, je n’avais travaillé jusque là que quand j’en avais besoin, c’est à dire 7 mois sur 12… Tel était mon dream: n’avoir aucun crédit ni aucune autre charge ou très peu, être mon propre chef pour me permettre de travailler en fonction de mes besoins et d’explorer tout ce qu’il manquait à ma vie d’avant.

Être bien tout le temps, même en hivers

Bref, la banque a dit non, et nous n’avons je n’ai absolument pas envie de rester à terre ici et là le temps de trouver un financement, j’ai besoin d’être chez moi, même si c’est « inconfortable ».Donc nous avons décidé d’aller passer l’hivers là où il fait chaud et où on peut surfer, un endroit que je connais: le Portugal.

Un convoyage en 5 jours avec un membre de ma famille nous a catapulté à travers Gibraltar après avoir déchiré une grand voile et attrapé un casier (bouée de pêcheurs) pendant la nuit et une panne de gasoil. Après un mouillage à Trafalgar pour commémorer l’amère défaite Franco-Espagnole contre les anglais, nous avons atteint Cadix où nous avons amarré Øya pour deux semaines, c’était déjà le début du mois d’octobre. Quelques visites de la ville tout en prospectant pour décocher la mission qui va bien, car ça y est, il faut des sous pour acheter notre prochain navire !

Les roches de Lagos

Les grottes de Lagos que nous ne sommes pas allé voir ! La photo date de 2021.

Le port de Lagos vue depuis Øya, ambiance surf et fish n’ chips!

Lorsque nous larguons les amarres, cap sur Lagos, je négocie les derniers détails du contrat qui assurera un apport pour un futur crédit ainsi que son paiement également. C’est une bonne chose de faite !Le vent est bon jusqu’à Faro où nous devons démarrer le moteur et ce jusqu’à notre ammarage à Lagos, ce fut le 28 octobre 2022, notre dernière manœuvre avec Øya.

Vente à distance

L’idée etait de profiter du Portugal jusqu’au printemps, puis de ramener Øya à Lorient là où je l’avais acheté. En attendant, nous avons posté l’annonce pour mesurer son succès, sans avoir trop d’espoir pour une vente depuis le Portugal.

À notre surprise, plusieurs personnes sérieuses nous ont contacté, deux sont venus sur place. Le premier, grand voyageur a vélo passait par là pour rejoindre le Maroc. Le hasard fit qu’il était une connaissance de la famille, mais même s’il était séduit par le bateau, il aurait eu besoin de raboter le bout-dehors pour qu’il rentre dans sa place au port. Son timing était trop serré pour inclure cette opération.

La chaleur nous convient bien, nous avons fait une pause avec la mer en période hivernale au Maroc.

Avec ces touches plus que concrètes, nous avons compris que la vente au Portugal était bel et bien possible, nous avons alors opté pour louer un espace de stockage dans un entrepôt. Alors ce fut le moment des cartons, déménager nos effets personnels pour vider Øya, la nettoyer en profondeur.

Le second visiteur fut le bon, il est arrivé par avion fin février avec 2000€ en liquide pour conclure la ventre, après une visite complète, nous avons signé l’acte de vente.

Incroyable comme en si peu de temps on se retrouve à la rue !

Pas tout à fait tout de même, nous nous sommes entendu pour que nous puissions continuer à occuper Øya jusqu’à pacques.

Identification du successeur

Ce n’est pas une mince affaire, il faut bien vendre l’ancien mais savoir ce sur quoi nous souhaitons nous orienter également. Cet achat conditionne notre vie sur les années à venir, et nous en sommes pleinement conscients: faire une erreur ici aurait des conséquences importantes sur nos vies. Il faut donc définir nos critères. 

Tout dépend du bugdet, du programme et de nos goûts.

Raquel ne souhaite pas aller là où il fait froid, froid étant en dessous de 15 degrés, et je suis parfaitement en phase ! Cela exclue le besoin d’une coque acier ou aluminium. Parmis les bateaux polyester, nous avons un très large choix. Je ne souhaitais pas opter pour un modèle récent car leur réputation en terme de qualité n’est pas des meilleures.Comme c’est un sujet sensible je vais donner mon opinion: les constructeurs ont adapté leur construction au marché. Aujourd’hui, on loue beaucoup plus de bateau qu’on en achète, le bateau reste un objet de vacances une a trois semaines par an. Pour les constructeurs, nul besoin de produire des voiliers pour partir au bout du monde, la majorité est donc dédiée à la location vacance et non à l’habitation permanente.
Bien entendu, le marché du voilier de grand voyage existe toujours, on be peut ignorer les Amel, Alberg Rassy, Contests, Malo et autres. Ces voiliers sont totalement hors budget, trop ancien ou trop petits.

Alors, nous avons ciblés les bateaux des années 90 à 2005-2010, période de transition du marché. On retrouve beaucoup de ces modèles sur tous les océans du monde, ils ont fait leurs preuves !

Taille minimale

Taille maximale

Température minimale de notre programme de nav'

Millésime minimum

Millésime maximum

La chance d’avoir une famille formidable

Les banques ne voulaient pas de moi, mais j’ai la chance d’avoir une mère qui me soutient dans tous mes projets. La banque lui a fait confiance, elle a donc pu emprunter pour moi, et je paie l’intégralité du crédit dès la première échéance, comme si je crédit était à mon nom.

L’idée était d’emprunter le plus pour avoir un bateau qui nous permettait de vivre dans le confort: Au quotidien, pour travailler et recevoir, le tout loin de l’Europe, donc le plus autonome possible.

Dans nos critères, nous avons identifié quelques modèles tous chez Beneteau:
Oceanis 411, 423, 473, 500 et Beneteau 50.

Autrement dit, un bateau normal pour un programme normal.

Attendre l’opportunité

Nous sommes en mars 2023, Øya est vendue, nous devons déménager à Pacques au plus tard. Nous n’avons aucune piste pour un nouveau bateau, nous avons le budget. Nous sommes totalement impuissants quand à notre futur.

L’attente est pour moi interminable (une semaine), mais un beau jour, un Oceanis 423 version propriétaire et performance apparaît sur leboncoin. J’appelle immédiatement le propriétaire et réserve les vols pour aller le visiter à Fréjus quelques jours plus tard, je suis le premier dessus.Le lendemain, un autre Oceanis 423 version propriétaire magnifique apparaît à son tour ! Il n’y en avait eu aucun pendant les 8 derniers mois, et tout à coup deux apparaissent en moins de 24h. Immédiatement, j’appelle le propriétaire qui est en navigation en Galice, et nous convenons d’une visite le lendemain à côté de La Corogne.

L’intérieur cosi de l’Oceanis 423 propriétaire nous convient parfaitement!

Blue Jack lors de son dernier carénage en 2022.

C’était le 15 mars, le début d’un marathon de 4 semaines sans répis.

Semaine 1: visites en Galice puis sur la côte d’Azur

Jeudi, après une matinée de travail nous prenons la route depuis Lagos, Portugal avec notre voiture de location. Nous arriverons à l’hotel de Sada à 22h environ, fatigué mais très impatients de faire notre visite !Vient ternir un peu l’atmosphère, une nouvelle peu réjouissante sur la santé d’un membre de ma famille qui s’est fortement dégradée et a du être hospitalisé.

Le vendredi matin, le propriétaire de “Blue Jack” et son équipage nous accueil chaleureusement. Nous faisons la visite, le bateau semble comme neuf. Il étaient pourtant 3 personnes à bord, il n’y avait pas un cheveux ni une chaussette qui trainait. Hormis le pont en teck qui est en fin de vie, tout semble parfait, nous sommes séduits ! Pour la petite histoire, le propriétaire l’a acheté il y a moins d’un an, mais leur programme a changé pour des raisons inattendues. Celui d’encore avant avait les moyens de tout faire faire par des professionnels, y compris le ménage et la cuisine. Ceci explique cela.

870km séparent Lagos de La Corogne

Nous repartons l’après-midi même et faisons les 870km en sens inverse, nous arrivons à Lagos vers 2h du matin.Samedi matin, le réveil sonne tôt pour aller prendre notre avion à destination de Marseille, où ma mère nous accueillera.Dimanche, la route est longue de Nîmes jusqu’à Fréjus sur la côte d’azur. Nous y rencontrons le propriétaire de Le Stan, le premier Oceanis 423 apparu sur le bon coin quelques jours avant. Après avoir vu Blue Jack, l’effet n’est pas le même. Le Stan est sal, son état technique est très correct à l’exception des voiles qui sont à changer, mais quelques détails ne trompent pas et donnent une impression d’un bateau négligé. Nous nous rétractons immédiatement auprès du propriétaire, qui fort sympathique nous avait très bien accueilli. Nous lui disons la vérité: s’il n’y avait pas eu Blue Jack, nous aurions acheté Le Stan. Notre choix donc est fait, nous appelons le propriétaire de Blue Jack depuis le ponton de Fréjus, je lui envoi 1500 euros pour bloquer la vente en notre faveur.

En ce dimanche 19 mars ensoleillé, en 4 jours nous sommes devenus futurs propriétaires d’un voilier magnifique.

Sur le retour, nous nous arrêtons pour rendre une visite à l’hopital, le membre de ma famille semble plutôt en forme, contre toute attente.

Semaine 2 et 3: adieux à Øya au Portugal

Après une semaine de travail, nous repartons le samedi 25 mars pour Lagos, et nous faisons des cartons.Nous ferons des aller-retours entre Øya et l’entrepôt toute la semaine, le soir après le travail. Nous passons l’aspirateur, effaçons toute trace de notre vie à bord, et retirons chacune des photos qui faisait de cet object notre lieux de vie, d’amour et de bonheur.Pendant ce temps, je travaille à plein temps la journée, je passe mes pauses déjeuner au téléphone avec des experts, des grutiers, des ports pour organiser l’expertise de Blue Jack. Car oui, cette fois je souhaite faire les choses jusqu’au bout, quoi qu’il en coûte. J’avais d’ailleurs anticipé et demandé au propriétaire de Blue Jack s’il était possible de faire lever le bateau afin que l’on puisse inspecter la coque hors de l’eau.

L’achat du successeur d’Øya est amorcé, il est temps de lui dire à dieux.

Nous parvenons finalement à planifier l’expertise pour le jeudi 6 avril non sans peine car le printemps est la pleine saison des expertises et autres préparations pour l’été. Une fois le rendez-vous booké, l’avis de grève nationale tombe pour le 6 avril. J’appelle le port pour confirmer que tout est bon pour la levée du bateau, et encore patatra, ils reviennent sur leur confirmation: impossible de lever Blue Jack, le bateau est trop grand pour la grue !Le samedi premier avril, nous vendons le fameux moteur d’annexe que j’avais acheté à Portimao en 2021, et tous les outils dont nous n’aurons pas besoin sur Menyr. Le soir nous organisons une soirée d’adieux avec nos amis de Lagos et le lendemain j’apprends avec une très grande tristesse le décès de mon proche.J’accompagne lundi tôt dans la nuit Raquel à son avion, moi je prendrais le miens le mardi 4 avril après avoir rendu la voiture de location.

Semaine 4: expertise de Blue Jack au pays Basque

Mardi 4 avril, après une journée de travail à l’aéroport, mon Ryanair atterrit dans une atmosphère sèche sur le tarmac de Mérignac. Mon cousin est sur la route pour venir me chercher, nous allons covoiturer jusqu’à chez ma tante dans les Landes. Patatra, il est bien a 5 minutes de l’aéroport mais sur le bord de la route, moteur fumant… En panne. Par chance, un covoiturage arrive une demie-heure plus tard et me permettra de rejoindre les Landes pendant que mon malheureux cousin est avec la dépanneuse.Je retrouve jeudi le propriétaire de Blue Jack sur un point de rendez-vous de covoiturage où ma tante m’a gentiment déposée. Nous arrivons à bord et peut de temps Alain Borja, l’expert que j’ai fait venir du Vaucluse nous y rejoint.Il commence son expertise, je suis confiant. Il est professionnel, sympathique et méticuleux. Il ne mentionne pas que la table est bancale, par contre il regarde tous les points de contrôle essentiels. Il relève des choses que le propriétaire n’avait pas signalé: des vis ajoutées sur le teck, des réas un peu fatigués. Une opération de stratification faite correctement sur le propulseur d’étrave qui est pourtant d’origine, peut-être une opération faite sous garantie constructeur… Il monte au mât, le propriétaire qui était très confiant aussi mais trouvait l’expertise inutile semble maintenant convaincu par l’opération. C’est apparement la première fois qu’il voit un expert faire son travail correctement.Car des « guignols », il y en a!

Il faisait beau le jour de l’expertise de Blue Jack, qui deviendra Menyr.

Nous n’avons pas vu la coque de nos propres yeux, mais nous avons une vidéo d’inspection qui permet d’observer quelques points de contrôle: le safran n’est pas voilé, le bulbe de la quille ne montre pas d’impact et le tour du joint de quille est propre. Pour le reste, osmose et jeu de la mèche de safran entre-autres ne peuvent être vérifiés… Tant pis, un moment il faut y aller.

Je signe, l’ancien propriétaire me remet les clefs.

Je suis propriétaire !

Semaine 5: 3 familles, 3 pays

Le vendredi 7 avril, nous partons en covoiturage avec mon oncle, ma tante et mon cousin pour fêter Pacques en famille dans le centre de la France. En repartant après la pause de midi, les fenêtres de la voiture restent bloquées ouvertes, impossible de les refermer, nous continuerons les quelques heures de routes qui restent ainsi dans un confort tout relatif.

Le week-end se passe très bien, le rassemblement en famille est toujours un plaisir!Le lundi de pacques, je quitte le centre en covoiturant avec d’autres oncles, tante et un cousin qui m’hebergera à Paris. La route se passe bien mais à l’arrivée on s’aperçoit que le bâlon d’eau chaude a une fuite. Ce n’est pas bien grave, le plus important étant que je puisse aller aux obsèques de mon proche le lendemain, que la douche soit froide ou non.

Fenêtres ouvertes sur l’autoroute !

Dans le centre de la France, nous célébrons Pâques en famille.

Le mardi 11 au matin, j’arrive à rencontrer le directeur de l’agence de LaBanquePostale du quartier avec toutes les pièces nécessaires pour faire le virement du paiement du bateau. Apparemment un email lui suffira pour l’exécuter dans les 24 à 48h, c’est une excellente nouvelle. J’en profite pour expédier les papiers de mise à mon nom de Blue Jack qui s’appellera alors Menyr.Je file ensuite vers les obsèques.

À 9h le lendemain matin, je décolle d’Orly pour Faro au Portugal, j’arrive à Lagos en début de soirée et retrouve à bord d’Øya son nouveau propriétaire, tout heureux de son acquisition! Je lui avais effectivement promis une remise des clefs propre avec une levée du bateau pour inspection et nettoyage de la coque au karsjer suivi d’un essais en mer pour lui montrer les subtilités d’Øya.Pendant ce temps, l’ancien propriétaire de Blue Jack me signale qu’il aimerait recevoir son virement avant lundi dernier délais car il doit aller au bout du monde pour convoyer un bateau.Mais que se passe-t-il à la poste ?Je téléphone au directeur qui m’avait donné sa carte de visite et la messagerie m’informe qu’il ne travaille pas, je laisse donc un message. Peut-être est-il en vacances ? J’appelle mon conseiller habituel qui ne peut rien faire. Le lendemain une autre agence me rappelle et m’informe que la carte de visite est obsolète: le numéro ne correspond pas à celui de l’agence… 

J’avais promis au nouveau propriétaire une passation propre avec un lavage de la coque au Karsjer.

La météo est bonne, la coque est en parfait état et sa peinture antifouling peut largement refaire une nouvelle saison. Nous n’avons même pas à changer les anodes qui sont usées mais ont encore quelques mois à faire.Le lendemain matin je constate que mon compte est vide car le virement a bien été effectué. Je souhaite bon vent au nouveau propriétaire d’Øya qui prendra la mer le sur-lendemain et file moi-même vers l’aéroport.Tout rentre dans l’ordre !

Décollage de Faro le vendredi 14 avec la bonne conscience d’avoir fait les choses bien. J’atterris tard le soir à Majorque après une correspondance à Barcelone.

Je suis exténué

Le 14 mars nous prenions rendez-vous pour visiter un Oceanis 423Le 14 avril j’atterrissais avec les clefs du nouveau bateau après avoir fait la passation d’Øya, perdu un proche, parcouru des milliers de km en avion et en covoiturage à travers 3 pays.Le bilan carbone est lamentable mais l’opération est un succès: changer de voilier, c’est fait !

Nous prenons une semaine de vacances pour se laisser le temps de digérer tous ces événements.

À l’heure où je termine la rédaction de cet article nous sommes le 30 avril, nous avons emménagé hier à bord de Menyr. Nous prenons nos marques tout en travaillant, nous ferons une visite détaillée de MENYR dans un prochain article !Nous voyageront vers Lagos pour y récupérer nos affaires qui y sont toujours entreposées, ensuite nous traverserons pour rejoindre enfin les îles Canaries.

Nous naviguerons tranquillement de jour le week-end pour prendre en main Menyr petit à petit. Nous resterons à moins d’un ou deux milles de la côte pour esquiver les orques

Les orques… il ne manquerait plus que ça…
Vivement les canaries !